Le monde du vin est vraiment dégueulasse…
… Et je conseille vivement aux passionnés de l’égalitarisme de ne pas s’y égarer. Et surtout pas en Bourgogne où aucun nivellement n’est possible, ni par le haut, ni par le bas. Dans le vin, inutile de tergiverser, c’est figé. Pas d’ascenceur social. Même pas en panne celui-là. Il n’a jamais existé. Dans le vin, soit tu es bien né, correctement né, pas bien né ou soit tu n’aurais jamais dû naître tant tes origines sont tarées.
C’est immuable.Depuis la nuit des temps.
L’élevage, éducateur du vin, atténue parfois cette crasse inégalité. Mais pas toujours pour le bien du vin. Ainsi, des vins de grande origine à qui l’on n’aura pas transmis les fondamentaux, deviendront fats, et s’écrouleront mollement en bouche. D’autres, bien nés mais endimanchés par un élevage inadéquat, vous saouleront avec leur milieu de bouche enrubanné. Certains, au contraire, d’origine moins noble, vous épateront avec leur énergie décuplée par un raisin musclé et un élevage anoblissant. Quelques lignes pourront alors bouger. Mais si peu. Et quand la grande combinaison du vin prend forme: sol racé, raisin sain, élevage appliqué et pertinent, alors là, plus aucun début de soubresaut d’égalitarisme ne tient. Le grand vin garde sa hauteur stratosphérique. Je sais. C’est dégueulasse, mais c’est comme ça. Voici deux vins politiquement incorrects, avec leur supériorité réjouissante. Une leçon.
Dominique Laurent, Clos des Chênes Volnay 1er cru 2007, Rouge
Domaine Matrot Charmes Meursault 1er cru 2015 Blanc
Prime à l’amateur :
Cent deux euros au lieu de cent treize euros et soixante cents.
Et toujours, le super Marcillac 2015 de Philippe (!) Teulier, qui est, après réflexion et dégustations multiples, l’un des meilleurs rapports qualité-prix que je connaisse. Moins bien né que le Meusaut Charmes et le Clos des Chênes, certes, mais, p.. quelle belle énergie et quelle gourmandise.
